Maurice Darley
Maurice est né le 5 mars
1915 à la ferme Maire à Avalleur.
Il est le dernier enfant, le
10ème de la famille. Son père avait été rappelé par l’armée, en guerre
depuis août 1914 contre l’Allemagne et n’était pas présent pour cette
naissance. Ses sœurs aînées aident leur mère et s’occupent de lui.
Il va à l’école primaire
d’Avalleur, pus de 1926 à 1929 il va chez sa sœur Alice, institutrice à
Landreville où il passe le Certificat d’Etudes Primaires et un an de cours
complémentaire.
Pendant une année ensuite,
il est apprenti maraîcher chez un horticulteur de Villemoyenne
(Aube) qu’il quitte sur un coup de tête pour une remarque injustifiée du
patron. Il rentre chez son père puis travaille dans la ferme de sa sœur
Madeleine, épouse de Georges Seurat, à Avalleur.
En mai 1931, à 16 ans il
part pour le Maroc retrouver son frère Fernand avec lequel il travaillera sur
la ferme de Sidi Bouskri et apprendra le métier de mécanicien agricole. Il fera
aussi un stage dans une exploitation de Sebaa Aouin, puis suivra des cours d’agriculture par
correspondance. Parallèlement il obtient en 1935 son brevet de pilote civil.
En 1936 il est appelé pour
son service militaire et affecté dans l’Aviation à Casablanca, puis à Istres et
à Lyon en tant que mitrailleur bombardier avec le grade de sergent. Démobilisé
en 1936, il regagne le Maroc et travaille à la SADAM, une grosse exploitation
agricole de la région de Meknès, dirigée par M. Cunin.
Mais en Février 1939 il est de nouveau mobilisé, à Meknès puis à Blida en
Algérie, enfin en France, en Beauce où lors d’une mission de bombardement il
est blessé. Replié à Carcassonne, il rejoint en 1940 le Maroc, ayant reçu la
Croix de Guerre. Il reprend son travail dans une grosse exploitation agricole
de 600 hectares près d’El Hajeb comme mécanicien.
En 1941 il veut revoir son
père à Bourguignons. Il revient en France et veut passer clandestinement la
ligne de démarcation entre la France occupée et la France libre ; mais il
échoue. Il est capturé par les allemands, emprisonné à Chalon sur Saône, d’où
il sort heureusement une quinzaine de jours plus tard.
Il rentre au Maroc et deux
ans plus tard, en 1943, il est remobilisé par la nouvelle armée Française
reconstituée après le débarquement des Alliés au Maroc en novembre 1942. Il est
affecté à la Défense Anti-aérienne et va successivement à Berkane, Tunis et
Bizerte. Désireux de nouvelles expériences il se porte volontaire pour les
Chasseurs Parachutistes. Après un entraînement à Sidi Ferruche
en Algérie, il embarque pour la France en octobre 1944, où il participe aux
campagnes militaires d’Alsace puis d’Allemagne. En octobre 1945 il rejoint le
Maroc par ses propres moyens et se fait démobiliser à Meknès. En 10 ans,
Maurice aura passé 6 ans et quatre mois dans l’armée !
Fin 1945 il s’associe pour
moitié dans l’exploitation d’un atelier de mécanique générale : il rachète
celui-ci en 1947, puis l’immeuble qui l’abrite en 1948. Il développe
l’entreprise, la modernise, l’agrandit pour en faire la plus importante de
Meknès.
Maurice s’est marié en 1946
avec Marguerite Cormillot dont les parents ont une
boulangerie à Paris.
Les conséquences de
l’instabilité politique du Maroc après l’indépendance entraînent la vente de
l’entreprise : Maurice rentre en France en 1965, d’abord à Annemasse en
Haute Savoie, puis à Clermont Ferrand où il rachète un magasin de pièces
détachées d’automobiles.
Il la revend en 1974 et
après quelques mois à Bourguignons chez sa sœur Alice, il s’installe à
Marseille où il travaille quelques temps avec Jean Darley, son neveu. Ils
conçoivent un appareil pour absorber l’humidité des locaux. Il en vend le
brevet à SOLVAY.
Et il prend sa retraite à
Vichy en 1981.
Maurice et Marguerite ont
deux fils, nés à Meknès :
Dominique né le
22 février 1948
Bernard né le 13
mars 1951
Rédigé en novembre 1997 par Jacques Leclerc
Maurice est mort en 2002.