Fernand Darley

 

 

 

Né en 1902, le 27 décembre à Vanlay (Aube), il était le premier garçon de la famille, après trois sœurs aînées, Céline, Madeleine et Alice. Il passe toute son enfance et adolescence à Avalleur dans la grande ferme « Maire » louée par son père, en haut du village. Ayant quitté l’école très jeune il fut à la dure école des garçons de cette époque à la campagne. Son père l’envoya cependant suivre des cours d’agriculture dispensés au lycée de Troyes chaque hiver, trois années de suite.

Son père était un précurseur né, ayant les premières machines agricoles, dont les tracteurs, Fernand s’intéressa à la mécanique, spécialité qui lui servit beaucoup par la suite.

D’après ce qu’il a raconté, il quitta la ferme familiale au début des années 20 et se retrouve « mécanicien » à Bordeaux. Là, des paquebots ou cargos qui partaient pour l’Amérique lui donnèrent l’envie d’émigrer. Comme il n’avait pas les moyens financiers de payer un billet, il s’est arrangé pour embarquer clandestinement. Mais une grève imprévue détruisit son projet. Alors, faute d’Amérique il décida d’aller au Maroc. Mais cette fois, en règle. Il revient à Avalleur, se fait établir un passeport, trouve un peu d’argent et se retrouve à Casablanca.

Employé d’abord comme mécanicien à Casablanca, il monta ensuite à Meknès et à Ain Taoujdat, dans une ferme, toujours pour la mécanique. Au bout de quelques années il se mit à son compte en lançant une ferme à Sidi Bouskri, avec l’aide financière du protectorat, ainsi qu’avec celle de son père qui voulait qu’il réussisse, quitte à aider ensuite ses frères et sœurs si nécessaire. Les débuts ne furent pas faciles mais il réussit à vaincre les difficultés et à vivre correctement.

Il s’était marié en 1933 avec une jolie fille de Balnot, Paulette Josselin, qui vient elle aussi quelques années à Sidi Bouskri avant de s’installer à Boufekrane, près de Meknès, dans une ferme de 200 ha qu’il avait achetée, avec de belles et bonnes terres. Avec les 3 garçons, nés là, il mena une vie calme et tranquille, au milieu des familles de ses frères et sœurs qui avaient suivi son exemple et étaient venus s’installer aux aussi dans la région de Meknès.

Malheureusement deux évènements tragiques ont troublé cette vie paisible et heureuse.

D’abord dans la nuit du 13 au 14 juillet 1957, Serge, leur fils de 20 ans, se tuait dans un accident de voiture à Celles sur Ource (Aube), avec un des ses cousin, ADAM, qui conduisait. Ce fut une terrible épreuve.

Ensuite, après l’indépendance du Maroc, les nouvelles autorités marocaines reprennent les lots de colonisation, attribués antérieurement par le protectorat français, dont faisait partie sa ferme. Cela signifiait que disparaissait tout le travail d’une vie, à 60 ans. Pourtant il ne se plaignait pas : il reprit des activités commerciales à Meknès (vente d’engrais).

Après quelques années, il décida de se retirer à Llansa en Espagne, où René son frère, et de nombreux marocains résidaient ou venaient passer leurs vacances. Il y vient un certain temps, mais ayant de sérieux problèmes cardiaques, il revint vivre ses dernières années dans son terroir barséquanais. Toujours d’égale humeur, il ne se plaignait pas, même s’il se sentait faiblir et savait que sa fin était proche. Il s’est éteint le 26 janvier 1971 et repose dans le cimetière de Balnot sur Laignes.

 

 

Rédigé ……(date)………………..par Jacques Leclerc